Bayern Munich - PSG : La petite musique de l'immense exploit pour Paris

Que le football peut être étrange. Voilà trois semaines, c'est un PSG à l'envers et totalement mutique qui subissait la loi d'un Bayern Munich scolaire mais victorieux malgré tout après une heure de domination complète (0-1). Voilà trois semaines, on s'arrachait les cheveux de la nouvelle prestation décevante du duo Messi-Neymar, privé de magie dès lors que le troisième larron de la MNM manque à l'appel. Voilà trois semaines, à l'heure de jeu de la manche aller, on voyait mal comment Paris réussirait à croire au miracle.

Et puis l'éclair de lucidité est arrivé. Sous le nom de Kylian Mbappé. Soudain, tout s'est éclairci, tout s'est inversé. Ce fut panique à bord à Munich et regain d'espoir à Paris. Avec lui, tout change et l'avant-match de ce choc au sommet fut monopolisé par sa simple évocation et par le frisson qu'elle procure en Bavière. Le club munichois en a vu d'autres mais l'influence du Français est telle que c'est presque dans la position de favori, celle-là même qu'il pronostiquait voilà trois semaines, que "Kyk's" et les siens débarquent à l'Allianz Arena.

Changé, Paris l'est. Depuis son match brûlant au Vélodrome (3-0), c'est gonflés de certitudes et armés d'un nouvel équilibre que les hommes de Galtier ont repris le dessus alors que leur saison semblait leur échapper. Le 3-5-2 parisien a bien des failles, "comme tous les systèmes", a d'ailleurs admis le coach parisien. Mais il efface les carences les plus manifestes des derniers mois à Paris : bloc équipe coupé en deux et mauvaise couverture de l'axe.

"On avait commencé avec ce schéma en début d’année avec les trois derrière, on le connaît très bien, a reconnu Marco Verratti qui a retrouvé des couleurs au meilleur moment possible. Au milieu aussi, on est équilibré. Le match à Marseille, peut-être que c’était un déclic, mais c’était surtout un match à part". Une sacrée répétition malgré tout.

Parce qu'à Munich, il y aura un petit air de Marseille. Une ambiance des grands soirs, une équipe dont l'intensité est l'arme clé, un coach aux idées parfois déroutantes, mais souvent gagnantes mais surtout un combat où le nombre de duels gagnés donnera déjà un indice sur le nom du vainqueur. L'enfer du Vélodrome deux crans au-dessus, voilà ce qui attend vraiment Paris.

Ici, le Bayern a gagné 15 de ses 17 derniers matches. A ce stade de la compétition, après avoir gagné la manche aller, il n'a été éliminé que 2 fois sur 22. Une qualification parisienne aurait les atours d'un exploit à l'échelle du football français mais aussi du PSG de QSI. Car depuis 2017 et l'arrivée de Neymar et Mbappé, les exploits parisiens se comptent sur les doigts d'une main. Le premier d'entre eux ? Sans doute cette victoire sous la neige en avril 2021 (2-3) alors que la troupe d'Hansi Flick roulait sur la concurrence.

C'est l’autre motif d'espoir des Parisiens : ce Bayern cru 2023 a des trous d'air. L'implacable machine allemande est prenable, d'autant plus quand elle ne peut s'appuyer sur toutes ses forces vives, entre des Sané ou Gnabry décevants ou un Pavard suspendu. Au fond, tout se résume à la confiance. Celle qui déborde de Mbappé semble à même de toucher le reste de l'équipe.

Interrogé sur ce curieux paradoxe de voir Paris presque favori, Marco Verratti a souri mardi. "Je pense que c’est un bon signe, a-t-il glissé. C’est notre qualité. On sait qu’on peut faire des grands matches avec les joueurs qu’on a dans l’équipe. Ce sont des grandes personnalités avec de gros caractères. La Ligue des Champions, c’est ça. Elle se joue sur des petits détails. Si on compare, il y a 7 ou 8 ans en arrière, ce n’était pas comme ça. Aujourd’hui, on a pris des responsabilités". Il est temps de le montrer.